Infractions routières et alcool au volant : où en est la France aujourd’hui ?


Infractions routières et alcool au volant

Il est probable qu’au cours de la dernière année, vous n’ayez pas soufflé souvent dans un ballon pour vérifier votre taux d’alcoolémie délictuelle… En effet, en France, entre 2008 et 2016, le nombre de dépistage a chuté de 16%, passant de 11,7 à 9,8 millions. Ces chiffres sont alarmants, lorsqu’ils sont mis en parallèle avec ceux de la mortalité routière, qui représente la seconde cause de mortalité au pays. Dans ce contexte, une lutte accrue contre l’alcool au volant (et les stupéfiants), serait indispensable. Plutôt que des actions préventives, un laisser-aller est observé du côté des autorités. 

Alcool au volant, une prévention et des sanctions insuffisantes

La France est aux prises avec un véritable problème d’alcool au volant, mais les autorités ne mettent pas en place les actions nécessaires pour enrayer cette problématique. D’ailleurs, la Cour des comptes sonnait l’alarme en 2016 à ce sujet, en soulignant que l’État ne s’accorde pas les moyens d’infléchir les comportements à risque. Les leviers disponibles ne sont pas pleinement exploités : prévention, fiscalité, réglementation de la distribution, prises en charge sanitaires, sanction de l’alcoolémie au volant.

L’alcool responsable de nombreux décès chaque année

L’alcool serait responsable d’entraîner annuellement le décès de 49 000 individus, incluant 15 000 cas de cancers. Cela constitue la seconde cause de mortalité évitable, derrière le tabagisme. Chez les jeunes âgés de 18 à 25 ans, l’alcool se hisse en première position, selon les données recueillies par la Fédération française d’addictologie.

Ces chiffres ne devraient pas nous étonner, puisque l’Organisation internationale de la vigne et du vin a rapporté que la France se positionne en tant que second pays consommateur de vin au monde (représentant une consommation annuelle de 42 litres par habitant). La première et troisième position reviennent respectivement aux États-Unis et à l’Italie.

Une politique plus répressive pour lutter contre la vitesse

Il semblerait que le gouvernement pencherait vers la « radarophilie » excessive, la vitesse au volant engrangeant un revenu des plus conséquents. En effet, avec 17 millions de contraventions dressées en 2017 par le système de contrôle automatisé constitué de 4 450 radars (en plus des dispositifs privatisés), plus d’un milliard d’euros ont été récoltés. Mais cet imposant arsenal ne permet pas de descendre sous les 3 500 décès annuels… sans compter l’imposante cohorte de blessés.

Alcool et stupéfiants, une combinaison mortelle

Il est à espérer que la limitation à 80 km/h qui a pris effet le 1er juillet donne lieu à quelque amélioration des statistiques.

Étant donné que 50% des conducteurs sous l’emprise de stupéfiants ont affiché un taux d’alcoolémie non-légal, le contexte nécessiterait une lutte accrue contre l’alcool et les stupéfiants ainsi qu’une panoplie de mesures préventives.

Il semblerait que nous flottions dans une certaine incohérence avec une carence en termes d’éducation et de prévention.

Si l’on observe par exemple ce qui se passe du côté des auto-écoles. Celles-ci ne se préoccupent guère de faire souffler les futurs propriétaires de véhicules âgés entre 18-24 ans dans quoi que ce soit. Et encore moins de discourir à propos des effets néfastes de l’alcool au volant, qui s’avère pourtant la première cause de mortalité et d’accident sur la route.

L’abaissement des taux d’alcoolémie autorisés ne semble pas figurer à l’ordre du jour de leurs travaux.

Il semblerait qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir côté sensibilisation et mesures d’auto-prévention. En décembre 2017, Attitude Prévention et Prévention routière ont révélé que 59% des Français n’avaient pas songé à organiser préalablement des solutions de retour pour la soirée du réveillon.

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